Aujourd’hui, on a prévu une descente en rafting sur la rivière Ayung, une large rivière de près de 70 km de long qui descend depuis les montagnes du Nord de Bali.
A la base, je suis pas trop branchée rafting mais à ce qu’il parait le paysage est splendide et depuis la rivière, c’est encore un point de vue différent sur l’environnement qui nous entoure.
On vient nous chercher chez nous à 9H, tout s’enchaîne, on s’équipe puis on va rejoindre le point de départ en traversant la jungle. Il y a un singe qui nous regarde sans doute en se demandant ce qu’on fait arnachés comme ça. Il doit nous trouver bizarre.
La descente est vraiment sympa, des sensations fortes dans les rapides, puis des moments plus calmes de contemplation. Sur la première partie, la roche est gravée avec des dieux et des déesses, c’est splendide. La nature est grandiose aussi avec des bambous géants, des cascades, une végétation incroyable… On croise aussi d’énormes varans qui prennent le soleil sur les rochers.
On attaque un rapide un peu plus costaud que les autres, tout le monde perd son équilibre, je vois que Nael est éjecté vers la gauche, j’ai peur qu’il tombe à l’eau alors je m’avance pour le rattraper et je me prends sa pagaie dans l’œil. Ca fait super mal.
Je passe ma main sur mon visage et je vois du sang. On arrête le bateau et en fait c’est le haut de mon nez qui saigne car la pagaie m’a arraché un morceau de peau à cet endroit. Le guide est embêté et sort la trousse de secours pour me mettre un pansement. Il me dit qu’on mettra de la bétadine en arrivant au centre.
Il passe le reste du trajet à s’excuser alors que je lui dis qu’il n’y a pas de problème. Ce n’est pas de sa faute et de toute façon, il n’y a qu’en faisant rien qu’on ne se blesse pas.
Je repense à mon décollage raté en parapente l’année dernière et je me dis que les sports de montagne, ce n’est pas vraiment pour moi. Je crois que je vais en rester au surf et à la plongée sous-marine.
Ce qui m’embête, c’est que j’ai vraiment mal à l’œil, je suis obligée de le fermer car il me pique énormément et je ne peux pas vraiment profiter du magnifique paysage sur la suite du parcours.
Après, j’ai hâte de rentrer pour voir les mesures à prendre pour me soigner.
Arrivés au centre, je soigne mon nez et je rince mon œil avec de l’eau minérale. Je me rends compte que je ne supporte pas la luminosité même à travers ma paupière fermée, ça fait si mal que je pourrais tomber dans les pommes.
On déjeune à l’ombre puis on rentre à la maison. Je fais une sieste dans le noir pour voir si mon œil peut récupérer mais quand je me réveille j’ai toujours aussi mal et je regarde les sites d’ophtalmo avec mon œil valide. Avec les infos, je fais une supposition de diagnostic : comme j’avais l’œil ouvert, soit une abrasion de la cornée, ça fait mal mais ça se soigne tout seul en trois jours, soit une lacération de la cornée, là c’est plus sérieux et ça peut nécessiter une intervention chirurgicale immédiate pour « recoller les morceaux ». Dans les deux cas, vu le contexte avec l’eau et la pagaie pas forcément très stériles et le climat ici favorable à la prolifération des bactéries, traitement antibiotique fortement recommandé pour éviter les infections. Bref, il faut qu’on trouve un ophtalmo aujourd’hui.
On appelle notre assurance voyage qui nous redirige vers un hôpital à 20 minutes de chez nous et qui dispose d’un service ophtalmologie. On y va tout de suite mais pas de chance, c’est dimanche et aussi une journée de cérémonie à Bali, l’ophtalmo n’est pas là.
Je me fais ausculter par un médecin généraliste avec une simple lampe et un téléphone pour prendre des photos qu’il envoie à la spécialiste pour avis. La lumière me fait un mal de chien mais je prends sur moi à chaque fois qu’il revient pour regarder. Tout ça dure hyper longtemps et au final, on me dit que ma cornée n’est pas touchée et que c’est juste un coup. On me prescrit une crème pour la paupière et des gouttes antibiotiques pour l’œil. Ils me disent de revenir dans 4 jours voir la spécialiste si ça se dégrade.
A ce moment-là, je suis sceptique quant au diagnostic car je sens que la cornée est au miminum égratignée voire plus et que ma paupière est gonflée à force de se fermer pour éviter la lumière. Je ne dis rien mais clairement, je ne vais pas attendre 4 jours et risquer une complication donc je demande un rendez-vous avec l’ophtalmo le lendemain matin « pour vérifier au cas où ». Ils ont l’air surpris et peut-être que le médecin est vexé mais franchement, je ne veux pas prendre de risque.
Il fait nuit, on rentre à la maison et je me couche direct parce que c’est les yeux fermés que je me sens le mieux.