Pas de réveil ce matin, on prend notre temps.
Tout d’abord, on va se renseigner sur de la location de voiture auprès d’une agence pas trop loin de chez nous, on se balade un peu dans le quartier puis on rentre déjeuner tôt car on a prévu d’aller au musée militaire en tout début d’après-midi.
Pas tant pour le musée en lui-même que pour la fanfare des janissaires qui s’y tient tous les vendredis.
On découvre que le musée est très bien aussi. On peut y voir les épées de Soliman le magnifique, des armures du 13ème siècle (il fallait deux ans pour en fabriquer une), une exposition sur la bataille des Dardanelles… Le gardien du musée (un militaire) nous suit et s’improvise guide, sympa !
Le musée est aussi très grand, on n’a pas fait la moitié quand notre « guide » nous invite à rejoindre l’endroit où va se jouer le concert des Mehters (la fanfare des janissaire) dans quelques minutes.
En haut de la salle, un citation d’Atatürk : « Une nation qui ignore son histoire est obligée de s’éteindre ».
Pourtant, Atatürk, dans le contexte de la création d’une Turquie laïque, avait interdit cette fanfare lors de son arrivée au pouvoir (tout comme les derviches tourneurs) et ce n’est qu’en 1952 que sera récréé un nouvel ensemble Mehter au sein de l’armée turque pour perpétuer le souvenir.
Le janissaires, ce sont les soldats d’élite de l’empire ottoman. Ce sont des enfants chrétiens, au départ des prisonniers de guerre, puis plus tard « piochés » parmi la population, convertis à l’Islam et formés à la guerre.
Cliquer sur le QR code pour en savoir plus sur les janissaires :
Et parmi les janissaires, il y avait les methers, les compagnies chargées de l’orchestre (entre autres choses). Les ottomans sont d’ailleurs les premiers à avoir eu des fanfares militaires, ensuite imités par les autres armées, notamment européennes.
C’est donc un concert de methers auquel on a pu assister.
Le rideau s’ouvre sur le jardin d’où apparaissent une cinquantaine de soldats et musiciens qui viennent rejoindre le coeur de la scène, où trône un Kös, une sorte d’énorme tambour double, à droite les Nakkares (timbales), les Davuls (tambour) et les Zilzen (cymbales). Au centre, les Nay-y-Turki (cor Turc), la Zurna (hautbois) et la Boru (sorte de trompette) et à gauche, les chanteurs avec leur Tchogan (bâton orné de clochettes). Puis des soldats immobiles portant drapeaux ou sabres, qui se sont tenus immobiles pendant toute la représentation, total respect pour eux, je ne sais pas comment ils font ça !