Départ à 9h15 ce matin pour visiter le quartier de Moravia. On a rendez-vous à 10H station Caribe avec notre guide.
« C’est une infirmière, un agent de sécurité et une religieuse qui discutent… »
Notre guide s’appelle Pablo et il est accompagné d’une leader communautaire de la comuna, Heroina. Elle est arrivée dans le quartier petite, fuyant la campagne et la violence après que son grand-père ait été abattu. Ils étaient la huitième famille à s’installer là et elle a vu la naissance et la croissance du quartier qui abrite maintenant plus de 20 000 personnes.
Depuis la station de métro, il nous montre une colline recouverte d’herbe. En fait, elle n’est pas naturelle mais composée de tas de détritus accumulés là au fil de ans. Cette partie du quartier s’est contruite sur une déchetterie à ciel ouvert. Ici, c’est la Comuna 4.
La visite est vraiment hors des sentiers battus, on discute avec les habitants qui nous accueillent à bras ouverts. On peut voir les différents points de vue. Par exemple, pour Heroina, quand des camions entiers ont commencé à déverser des tonnes de déchets près de chez elle, c’était… un don du ciel.
Là, où l’on peut voir un tas d’immondice, les habitants ont vu la possibilité de récupérer et revendre des matériaux (fer, plastique, carton…) et trouver à manger. Pour elle, c’est cette décharge qui lui a permis d’acheter des briques, une par une, à chaque fois qu’elle gagnait 1 peso (le prix d’une brique à l’époque), et de passer d’un « tugurio », un taudis sans eau, ni électricité, à une « casa digna », une vraie maison.
il y a quelques années, une initiative de jardin urbain a vu le jour au beau milieu du quartier, à l’endroit même où s’accumulaient 1,5 tonnes d’ordures. Chaque famille de la zone s’est vu offrir gratuitement un logement. 90% ont accepté et sont partis et à la place des jardins urbains ont été installés, avec des plantes pour « dépolluer » la terre. Malheureusement, le COVID a eu raison de ce beau projet. Les terrains, bien que publics, ont été vendus (par des gens qui se disaient propriétaires) et des maisons ont été construites. C’est un peu comme si après le Covid et l’absence de surveillance, tu te rendais compte, à la fin du confinement, qu’il y avait des immeubles construits dans central park !
On se balade pendant plus 3 heures à travers les rues et les ruelles, parfois rejoints par des habitants qui nous souhaitent la bienvenue ou des enfants curieux qui viennent voir ce qu’il se passe.
On termine par la visite du centre social, la « casa de todos ». Moravia, c’est vraiment une histoire de maisons, s’en sortir pour construire une maison digne et enfin réussir à construire une maison pour tous.
C’est aussi l’histoire d’une transformation à la Colombienne, belle, fulgurante mais où seul le temps pourra dire si le changement est durable.
Bref, une visite riche d’enseignement encore. Les garçons aussi ont adoré.
Après la visite, on retourne à l’appartement car on a quand même du travail aujourd’hui, c’est mardi. Pour gagner du temps, on commande un rappi dans le métro qui arrive peu après nous.
Fin d’après-midi Franck trouve le temps d’aller faire du sport. J’en profite pour rédiger cet article de blog.
Puis repas à la maison et soirée tranquille pour finir cette belle journée.
mmmmmmmmmmmm……..cette histoire est belle!
Les street arts aussi, ça respire de la chaleur colombienne jusque ici, merci pour ce partage!
Besos,
Meli
Il y a vraiment tellement d’histoires ici ! A chaque fois qu’on parle avec quelqu’un, on pourrait écrire un livre, on dirait qu’ils ont tous eu des vies de ouf 😲. Bon, il faut dire qu’il s’est passé pas mal de choses en Colombie ces dernières années. Et le street art, je crois que c’est ce qui a fini de nous convaincre de venir en Colombie.😍
Gros bisous.