Magali a programmé aujourd’hui un Food Tour dans le quartier de Laureles, un des quartiers qu’on avait identifié pour y vivre.

On se réveille tranquillement, petit déjeuner avec le cheesecake d’anniversaire maison de Sasha… un délice. On teste aussi le café de la plantation qu’on a visité le jour d’avant, et en effet, le café est meilleur.

On prend le métro pour aller à l’arrêt « Estadio » et retrouver notre guide. On passe devant notre guide car on cherche le point de retrouvaille… mais on ne trouve pas l’hôtel. On revient sur nos pas et on trouve l’hôtel et David, notre guide.

David est guide et étudiant en dernière année de communication et parle super bien anglais. On va découvrir différentes spécialités colombiennes tout au long du tour… nos estomacs sont prêts 😋.

On commence par un petit food truck pour déguster des « mango biche », des morceaux de mangues vertes avec du citron et du sel.

On continue et on enchaine :

  • Dégustation de l’aguardiente antioqueño verde, un alcool local dont les taxes permettent de financer les actions sociales dans la région d’Antioquia. C’est fort est le verde n’est pas le pire. Ça a le goût d’anis.
  • On marche dans les rues et on déguste un bocadillo de panela y guava, un mini-sandwich de pâte de fruit à la goyage et de sucre de canne, très utilisé par les sportif ici, par exemple lors des randos, surtout que c’est emballé dans une feuille de bananier qui peut être jetée dans la nature.
  • On découvre le quartier de Laureles, qui est un quartier riche, les rues sont larges, il y a des pistes cyclables, des vélos en libre service et il y a énormément de verdure dont des arbres fruitiers, des caféiers de 3 mètres, des bananiers, de citronniers, des manguiers, des avocatiers et tout le monde peut se servir.
  • On s’arrête dans une échoppe pour déguster des buñuelos (des boules de fromage et de farine de maïs) et des empanadas farcies à la viande et à la pomme de terre (différentes de celles de Buenos Aires car celles-ci sont frites et l’enrobage est à base de farine de maïs). David nous explique que l’empanada à la colombienne est un bon résumé de l’histoire de la Colombie, ce sont les espagnols qui les ont importées, les populations locales les ont adaptées avec les ingrédients locaux (maïs, pomme de terre…) et les afro-descendants ont apporté leur mode de cuisson en les faisant frire au lieu de les cuire au four.

Il nous raconte aussi sa vie d’étudiant à Medellin. Pour lui, les études sont gratuites (le coût est calculé selon le quartier où tu habites), ses cours commencent à 6H00 du matin pour finir vers 10h-12H, donc il se lève à 4H30. Ce qui lui permet de travailler la journée, ce que font la plupart des étudiants. Il y a aussi la possibilité de cours le soir (après le travail). 

Ensuite, on continue dans les rues et David nous explique le sytème de strates socio-économiques qu’utilise l’État colombien, en plus du revenu et d’autres critères, pour déterminer la fiscalité de chaque citoyen et les aides possibles. Il y a 6 strates de 1 (très basse) à 6 (très élevée). Ces strates sont affectées aux résidences. Par exemple, Laureles est un quartier avec des résidences de strate 5 en moyenne, plutôt aisé donc, et la Comuna 13, juste à côté et plus populaire, est classé 3.

Dans un même quartier, en fonction de la qualité des bâtiments, il peut y avoir des logements des classes différentes. En gros, l’objectif est de fiscaliser plus ceux qui sont les plus aisés et aider ceux qui ont moins de moyens. Mais aussi comme en France, il y a des règles avec des quotients familiaux.

Il nous explique que les habitants les plus riches n’ont jamais cessé de se déplacer pour éviter les quartiers pauvres. Et que les quartiers pauvres venaient souvent s’installer en périphérie des quartiers riches.

Actuellement, les quartiers les plus riches classés 6 sont sortis du centre ville pour aller du côté de l’aéroport international à 30 minutes du centre. Notre quartier de Sabaneta est classé entre 4-5 donc pas mal, même s’il y a quelques endroits à éviter selon notre guide.

On va ensuite dans un restaurant pour déguster de la viande de porc, saucisses et chicharrón. C’est la viande la plus consommée en Colombie, le poulet n’a pas une super image car c’est la viande la moins chère et un morceau de boeuf vaut l’équivalent d’une demi-journée du salaire moyen. Il y a aussi du fromage grillé et des arepas, des galettes à base de farine ou de grains de maïs frais (chocolo), servies avec des sauces (guacamole ou hogao, sorte de sauce à base de tomate) ou recouvertes d’un morceau de fromage frais. C’est un grand classique colombien et l’équivalent du pain au petit déjeuner. On déguste tout ça jusqu’à la dernière miette car on a faim et c’est super bon.

Ensuite, on va vers un petit café et on parle de la production de café, des méthodes et qu’aujourd’hui les Colombiens vendent la fève non torréfiée et n’ont pas la connaissance pour apporter plus de valeur. Le pays commence juste à former des torréfacteurs et des baristas (les sommeliers du café) et encore ce sont des études qui n’intéressent pas grand monde. Puis les meilleures fèves partent à l’exportation et les Colombiens boivent du « tinto », une préparation un peu jus de chaussette, avec les rebus des fèves qui ne peuvent pas être exportés. On commence à voir apparaître une culture café en Colombie et dans des villes comme Medellin, mais ça prend doucement car les Colonbiens aiment bien leur tinto  et ne sont pas forcément prêts à payer 5 à 6 fois plus cher pour un café de meilleur qualité.

Caféier de rue

On quitte notre guide et on va se balader dans le quartier de Laureles. Il y a énormément de restaurants, bars, et boutiques de souvenirs. On arrive à l’Estadio Atanasio Girardot, un espace immense avec plusieurs espaces de salles de sports : sports de combat, gym, basket, volley (même beach volley avec du sable), 7 piscines, un immense stade de foot de 53 000 places, et d’autres terrain de foot, de tennis… Bon le rêve pour tout sportif.

Ce qui est génial, c’est que tout est accessible au public et gratuit. On peut tester les différents sports. Il y a aussi des sportifs à l’extérieur qui font de la slackline ou de la danse…. Il y a aussi un skate park. Impossible de ne pas trouver son bonheur ici. C’est une volonté du gouvernement colombien que d' »occuper » les jeunes avec des activités saines, gratuites et accessibles à tous. Il y a un terrain de foot dans chaque comuna.

Ce qui est étrange, c’est qu’il y a une atmosphère de sportif, il y a des rires, du challenge mais il y a aussi beaucoup de pauvreté autour comme si c’était intégré au paysage. Tous se côtoient et ça se passe bien.

On commence à avoir faim et on s’arrête dans la calle 70, et on trouve un restaurant local, très bon.

On remonte à Envigado, un quartier où l’on passe souvent dans le centre commercial où il y a des Lego et hier, Angelo qui vit dans ce quartier nous conseillait d’aller voir la place de Envigado, où il y a un petit marché sur la place de l’église un peu comme à Sabaneta.

On prend le métro et on traverse le centre commercial pour acheter des pailles réutilisables (pour en avoir 4) et recharger notre carte de téléphone. Magali et Sasha se lâchent encore sur les mini-figurines Lego et on croise des bébés chiens trop mignons (comme à chaque fois).

On se dirige vers la place. Il commence à faire nuit et on arrive près de l’église. C’est comme à Sabaneta mais en plus grand. L’ambiance est très sympa mais on préfère celle de Sabaneta, c’est plus familial.

On prend un Uber et on remonte à l’appartement… bien fatigués. On grignote car on n’a pas très faim avec un verre de cava que j’avais acheté pour l’anniversaire de Magali. On papote et les gars jouent à leurs jeux. On finit par un petit film … je m’endors un peu devant le film.