Ce matin, on se réveille vers 9H15, on n’a pas eu la confirmation du changement d’horaire à 10H30 et non 9H30.
On se lève et l’agence nous a confirmé que c’est ok pour 10H30. On accélère un peu car on a un peu de route avec le taxi pour y aller.
C’est la journée où l’on va découvrir l’un des marchés de Medellin, avec des fruits, des légumes et plein d’autres choses… Tous les guides disent que c’est l’un des meilleurs marchés pour faire ses courses car il y a beaucoup de choix et en même temps, c’est un marché à taille humaine avec des petits étals. Il ouvre à 4H00 du matin et ferme à 15H00.
On réserve un Uber, c’est vraiment pratique. Le chauffeur arrive et on part pour le marché. On a 8 minutes de retard. Sur la route, je remarque qu’il y a beaucoup de sans-abris, des gars qui réparent des motos le long de la route… On sent une atmosphère moins sécuritaire avec un monde de fou.
On arrive devant l’entrée et notre guide nous fait signe pour le rejoindre. Il s’appelle German, 30 ans, super souriant, Colombien et parle super bien anglais. Et on rentre dans le marché.
Entre temps, j’ai appelé ma mère pour lui souhaiter une belle fête des mères et Magali a appelé sa mère dans la voiture. Ici aussi il y a eu la fête des mères la semaine dernière et le chauffeur me dit que c’est la fête des pères la semaine prochaine… « si on a la chance d’avoir des enfants ».
German nous explique comment on va procéder pour faire une visite de 2 heures de dégustation de fruits exotiques et de découverte du marché.
C’est immense, il y a du monde mais on voit qu’il y a déjà pas mal d’endroits fermés et les règles à respecter sont :
- Il nous donne une cuillère pour déguster, éviter de manger la peau de fruits
- On a des serviettes pour s’essuyer
- Si on veut prendre des photos, il faut demander avant aux gens (normal, quoi…). Dans une certaine section du marché, interdit de prendre les gens en photos, il nous expliquera pourquoi
- On fait attention de laisser passer les gens quand on nous interpelle, en général par un sifflement
Et c’est parti.
Les Colombiens la consomment plutôt en jus
Délicieux mais attention, 1/2 max par jour (laxatif!)
Il faut un marteau pour l’ouvrir 🔨
Ce fruit macère plus de deux semaines pour donner cette pâte qui est en général consommée avec du lait.
Ce fruit à une texture proche de la chataigne 🌰
L’une des nombreuses sortes de goyaves qui poussent en Colombie
L’une des nombreuses sortes de fruits de la passion qui poussent en Colombie
Une autre variété de fruit de la passion…
Une encore une autre …
Le maracuya est sédatif. Je me disais bien que mon dernier rhum maracuya m’avait rendue somnolente. 😉
Révisions et dégustation de jus. Les Colombiens consomment les fruits principalement en jus en rajoutant beaucoup de sucre.
Des bébés chiens trop mignons… 🥹
En synthèse, la Colombie, c’est le paradis de fruits. Avec sa variété de climats et d’altitudes, la Colombie possède l’une des plus grandes diversités de fruits au monde.
On déguste 15 fruits : des tomates del arbol, des fruits de la passion (il en existe 8 variétés en Colombie et 4 sont dans le marché), des oiseaux en cage, un fruit du dragon colombien très sucré et pleins d’autres.
Ce qu’on apprend aussi, ce sont les bénéfices de certains de ces fruits pour la vue, la digestion, comme pour le fruit de la passion qui est un somnifère (on savait bien que ce n’était pas le rhum qui faisait dormir), ou le fruit du dragon qui a des effets laxatif, …
Mais aussi des fruits avec des goûts de châtaigne et que les Colombien consomment en jus et rarement au naturel. Ils aiment bien quand c’est plus sucré.
On finit la visite par une dégustation de jus de fruits et German nous partage l’histoire du marché.
Le marché a été construit dans les années 80 puis dans les années 90, s’est ensuivie la période de guerre civile. Les groupes armées et les narcotrafiquants sont entrés dans le marché et extorquaient les marchants (souvent des paysans locaux). Ici, il appelle ça « le vaccin » (à titre préventif pour éviter qu’il ne t’arrive quelques chose). C’était un endroit dangereux et le lieu de nombreux assassinats.
Les habitants avaient peur et ne venaient plus au marché. Donc, entre l’extorsion et le départ des clients, le marché commence à se vider de ses étals.
Mais après la mort de Pablo Escobar, tout change. Les marchands se regroupent en coopérative et mettent en place énormément de choses pour rassurer les clients et rendre le marché attractif. D’autant plus que les produits sont frais et les prix 30% moins chers que dans un supermarché.
Les actions qu’ils ont mis en place :
- Installer un commissariat de police à l’intérieur même du marché
- Louer les services d’une sécurité privée pour protéger les commerçants et les clients (version fusils à pompe et très présents partout dans le marché)
- Installer des caméras dans toutes les allées
- Installer des distributeurs de billets pour retirer de l’argent en sécurité (juste à côté du commissariat, ça aide)
- Intégrer d’autres services et produits : agence de voyage, restaurants, un peu de textile…
Donc, on se sent vraiment en sécurité à l’intérieur du marché. En revanche dehors, il y a encore de gros problèmes de pauvreté et de drogue et les habitants de Medellin préfère aller dans d’autres marchés dans les zones plus tranquilles du sud de la ville.
On dit au revoir à German qui enchaine sur une autre visite. Il nous indique à quel endroit il est préférable de sortir et nous recommande d’attendre notre Uber à l’intérieur du marché et de ne sortir que lorsque celui-ci est arrivé.
Nous on continue notre visite du marché pour acheter des fruits. Sasha veut faire un guacamole. Ici les avocats sont délicieux. On décide aussi d’aller manger dans un restaurant dans le marché qui est très réputé pour sa soupe de poisson et situé juste à côté des étals des poissonniers (proche de la matière première).
On déguste une soupe délicieuse et il y a toujours cet accueil qu’on adore. Ici, on t’appelle « mi amor », « mi vida ». Quand on vient prendre ta commande, c’est : « Que veux-tu mon amour ?». C’est sympa.
Puis on commande un taxi qui arrive de l’autre côté du marché. C’est une jeune femme qui conduit avec des tas d’écran autour d’elle, on se croirait dans un cockpit.
Sur la route, on peut constater le nombre de personnes qui vivent dehors dans les conditions les plus précaires. German nous a dit que la période du Covid avait eu des conséquences désastreuses, qu’une partie des Colombien achetaient leurs repas avec l’argent qu’ils gagnaient le jour-même et que le confinement qui a duré plusieurs mois, l’un des plus strict du monde, a affamé les gens. A la fin, malgré l’interdiction, les gens sortaient quand même, question de survie.
Pendant cette période, la plupart des associations ont fermé en même temps que le nombre de personne dans le besoin a fortement augmenté.
En partant, on voit les pompier arrêtés en bord de route secourir une femme SDF, assez jeune et très maigre, dans un triste état. Cette situation met mal à l’aise mais c’est aussi ça la vie à Medellin.
On retourne à l’appartement pour poser nos courses avant de repartir dans le quartier de Poblado. C’est le quartier où il y a tous les expatriés et touristes. On lit qu’il y a aussi des petits marchés typiques en face d’une vieille église à découvrir.
On rejoint le métro à pied afin de pouvoir marcher dans les rues pour découvrir le centre. Uber c’est génial mais se balader comme ça dans les rues permet de découvrir quelquefois des lieux supers. En remontant la rue vers le quartier de l’église, il y a énormément de street art, avec pleins de couleurs comme on aime.
On arrive vers l’église mais pas de petits commerces sur la place. On est dimanche mais on pensait pouvoir en trouver quelques uns. Ce n’est pas grave, on continue dans les rues pour voir le quartier.
C’est vraiment un quartier festif. On trouve aussi le restaurant « l’alambic » dont Juana nous a parlé. Il y a des immenses bars et restaurants, enfermé sur plusieurs blocs par la police. On comprend vite que c’est la place des fêtards. Il y en a pour tous les goûts.
On repart pour découvrir d’autres rues et il y a pas mal de sex shops et hôtels touristiques. On décide de prendre un Uber pour remonter sur la place de Sabaneta (je pense que ça va devenir notre quartier du dimanche soir).
L’ambiance est bien différente : familiale, animée, des échoppes de nourritures ou d’objets typiques. C’est bondé, mais on peut facilement circuler. On se pose dans un bar coloré pour profiter de l’ambiance du quartier. On croise plein de chiens, (les colombiens en sont fans), une mascotte déguisée en poulet qui représente le KFC local et que les gens se pressent de voir…
On adore cette ambiance familiale, colorée et musicale. Au bar, les gens chantent les chansons qui passent (fort) et qu’ils connaissent.
Puis on remonte à l’appartement, avec le repas du soir composé de spécialités achetées sur place (la dame des desserts nous reconnaît maintenant) contents de cette belle journée.