Demain on part pour trois jours avec un guide à Tolar Grande.
On a décidé de prendre un guide car les routes, quand il y en a, ne sont pas vraiment balisées jusqu’à Tolar Grande, il est facile de se perdre, difficile de retrouver les lieux d’intérêts, compliqué de manger et de se loger sans avoir ses entrées chez les habitants. On ne peut pas vraiment dormir dehors, même dans la voiture, car la nuit, les températures tombent bien en dessous de zéro. Il n’y a pas de réseau, ni téléphone, ni internet, et quasi aucun passage de voiture, ce qui fait que le moindre pépin peut vite tourner en vraie galère. Enfin avec l’altitude, on a statistiquement une chance sur deux d’avoir le mal des montagnes et certaines voitures aussi le vivent mal ce qui augmente le risque d’avoir un petit souci mécanique. Bon, avec les enfants, on a préféré la jouer sécure. On partira donc avec un guide qui connaît bien l’endroit et qui sera équipé pour l’aventure (téléphone satellite, oxygène…)
Et aujourd’hui, on s’est gardé la journée tranquille pour visiter Salta.
On commence par retirer de l’argent avec western union et on passe à l’agence pour régler l’excursion. Puis on se promène dans les rues de la ville avant d’aller déjeuner dans un restaurant à côté du MAAM, le musée d’archéologie de haute altitude qu’on va visiter ensuite. Le restaurant est de loin le pire qu’on ait fait en Argentine mais bon c’est ça de choisir au pif dans un endroit touristique.
Le MAAM est un musée assez controversé, notamment parce qu’il abrite les corps parfaitement conservés de trois enfants, los Niños del Llullaillaco, sacrifiés aux dieux sur le volcan Llullaillaco à 6 739 m d’altitude il y a plus de 500 ans. Les momies sont exposées à tour de rôle.
Certains pensent que les enfants auraient dû rester là-haut, vu qu’ils étaient une offrande aux dieux, mais une fois le site découvert en 1999, difficile d’en assurer la sécurité. Il y a dans le musée une autre momie qui a été récupérée plusieurs années après avoir été volée sur un site archéologique et qui est passée par les mains de collectionneurs dans des conditions de conservation déplorables.
On ne peut pas prendre de photo dans le musée. Ci-dessous les photos du site :
El nino, 6 ans.
Ses cheveux courts et sa coiffe avec les plumes blanches démontrent qu’il appartenait à l’élite inca.
La niña, 6 ans.
Elle a été touchée par la foudre après sa mort, d’où les traces noires sur son visage.
La doncella, 13 ans.
On a retrouvé dans sa bouche des fragments de feuilles de coca, plante sacrée pour les incas.
Ces enfants, issus de familles nobles, sont chacun partis à pied de leur village natal pour rejoindre Cusco au Pérou, la ville la plus sacrée pour les Incas, pour le rituel de sacrifices humains, la Copca Cocha, avant de repartir à pied, équipés de chaussures de cuir et de laine, pour le volcan Llullaillaco à 6 739 m d’altitude où ils finiront enterrés vivants après avoir été au préalable endormis à grandes doses de chicha, un boisson alcoolisée à base de maïs fermenté.
Le musée nous en apprend également plus sur les incas, leurs rituels mais aussi la géographie des Andes et les endroits considérés comme les plus sacrés, souvent les montagnes les plus hautes, les plus proches du ciel.
Il est vrai que ces sommets majestueux recouverts de neige éternelle que l’on a pu admirer sur la route forcent le respect. Ils ont quelque chose de magique.
Ensuite, on fait un bond de presque 300 ans dans l’histoire avec la visite du musée Güemes.
C’est simple, ici c’est une vraie star locale et les anciens en parlent avec passion. Le général Güemes fut l’un des principaux acteurs de la guerre d’indépendance de l’Argentine. Dans ses troupes, des gauchos de la campagnes, indisciplinés mais loyaux et motivés, prennent part à ce qu’on appellera plus tard la guerra gaucha.
On finira la journée en allant diner dans « LE » restaurant d’empanadas de Salta.
Ils n’ont quasiment que ça au menu et quelques desserts.
On nous a beaucoup parlé des empanadas de Salta qui sont frites au lieu d’être cuite au four et reputées être les meilleures d’Argentine. Frite ? Au Four ? Quelle empanada est la meilleure ? Vaste débat pour les Argentins et qui restera sans doute sans réponse (un peu comme le pain au chocolat et la chocolatine).
Pour l’instant, nous n’avons essayé que celle au four et là encore, ce soir, c’est cuit au four. Les empanadas sont délicieuses et servies avec une sauce tomate pimentée qui fait pleurer les yeux, mais se marie tellement bien avec !
On rentre ensuite à la posada pour se reposer avant notre départ demain. Quand on leur dit qu’on doit partir tôt, nos hôtes avancent l’heure du petit déjeuner pour nous, trop sympas !